Quand les Astres Inspirent la Mode : Une Histoire d'Amour Intemporelle

Plongez dans un voyage captivant à travers le temps, où mystère et créativité s'entremêlent dans une danse envoûtante entre la mode et les sciences occultes.

Si les tendances actuelles révèlent des inspirations mystiques, sachez que cette idylle entre la mode et l'ésotérisme remonte bien au-delà d'aujourd'hui. Que ce soit à travers des tee-shirts de marques de fast-fashion floqués de signes astrologiques ou des pièces luxueuses infusées de symboles ésotériques, la mode et les astres entretiennent un lien étroit, qu'il soit motivé par une approche purement marketing ou une démarche profondément inspirée et pleine de sens.

Dés les années 30, les surréalistes se lancèrent dans l'exploration des mondes invisibles et magiques. Au cœur de cette époque audacieuse, une créatrice visionnaire, Elsa Schiaparelli, engagea un dialogue profond avec les artistes de son temps, donnant naissance à des collaborations emblématiques. L'astrologie et l'art se sont alors entrelacés pour forger une histoire d'amour intemporelle qui continue d'ensorceler des maisons de couture légendaires, telles que Dior et Gucci.

Accrochez-vous, car cette épopée ésotérique vous réserve bien des surprises !

Elsa Schiaparelli et Les Surréalistes

Dans les années 30, déjà, les prémices de la relation entre l'astrologie et la mode apparaissent.

Dans l'idée de percer le monde de la psyché et de reconnecter l'homme à son intériorité, les surréalistes explorent les mondes oniriques et les voies de l'invisible, en s’intéressant de près à la magie et aux sciences occultes. Que ce soit par l'écriture, la peinture ou tout autre médium comme la mode, ces artistes se distinguent surtout par l'utilisation des symboles.

L'italienne fantasque, Elsa Schiaparelli, créatrice de mode et proche des surréalistes, rencontre le succès dés les 20's avec ses pulls en maille à motifs trompe-l’œil. Elle prenait plaisir à rompre avec la conception traditionnelle du vêtement.

Ses créations pleines d'humour, exubérantes et subversives tissent un lien indéfectible entre l'art et la mode. Durant les années folles elle côtoie la scène artistique parisienne et se lie d'amitié avec une constellation d'artistes de Dalí à Cocteau ou encore Leonor Fini, Elsa Triolet, Man Ray, Marcel Duchamps. Ces complicités fructueuses donneront naissance à de nombreuses collaborations qui feront l'histoire de la Maison Schiapparelli et de la mode.

Loin de simplement adapter dans son travail les idées qu'elle partage avec les surréalistes, elle entame avec eux un véritable dialogue introduisant dans la mode un vent de liberté. Les projets collaboratifs que Schiaparelli a menés avec ces artistes allaient de la photographie à la création d'accessoires, de flacons de parfums, de tissus et de vêtements, repoussant les limites de sa créativité au-delà des intérêts commerciaux du monde de la mode.

"Travailler avec des artistes comme Bébé Bérard, Jean Cocteau, Salvador Dalí, Vertès, Van Dongen, et avec des photographes comme Hoyningen-Huene, Horst, Cecil Beaton et Man Ray vous plonge dans l'extase. Vous vous sentez soutenu et compris, hors de cette réalité vulgaire et ennuyeuse qui veut qu'une robe soit créée pour être vendue."

Les Créations Mythiques de Schiaparelli

Parmi ces créations mythiques on recense évidemment la robe homard emblème de la mode surréaliste et chef-d'œuvre de collaboration avec Dalí.

Le chapeau-chaussure en feutre et velours créé par Schiaparelli pour la collection automne-hiver 1937/1938 a été conçu afin d'évoquer un escarpin retourné une fois posé sur la tête. Il a été inspiré par une image de Dalí où ce dernier porte sur l'épaule la chaussure de sa femme, Gala.

À l'été 1938, ils collaborent à nouveau sur la collection inspirée du l'univers du cirque. Elsa Schiaparelli écrit dans ses mémoires qu’il s’agit de « la collection la plus tumultueuse et la plus audacieuse ».

La robe Squelette est l'une des pièces les plus emblématiques de la collection été 1938. Les motifs en trapunto à la surface de cette longue robe fourreau en crêpe noir révèlent toute sa beauté squelettique.

Le parfum Shocking qu'elle imagine en 1937 et pour lequel la peintre surréaliste Leonor Fini, amie d’Elsa Schiaparelli, sera invitée à imaginer son flacon en verre.

Le manteau du soir à l'automne 1937, inspiré par Jean Cocteau, témoin de leur amitié et passion commune pour l'illusion.

L'Inspiration Astrale chez Schiaparelli

Giovanni Schiaparelli, l’oncle d’Elsa Schiaparelli, était en Italie un astronome réputé. Dès son enfance, il identifie sur la joue de sa nièce des grains de beauté dont le placement lui évoque celui de la Grande ourse. Dès lors, les étoiles et planètes ne cesseront de fasciner la jeune italienne. Passionnée d’astrologie, la créatrice en fait le thème de sa collection hiver 1938-1939, qui représente sans doute l’apogée de sa maison, de ses ressources et de sa créativité. Au fil des vestes, capes, robes et manteaux, les lumières de la galaxie scintillent par des broderies de fils d’or, paillettes et lames métalliques représentant les astres, les rayons et autres constellations d’étoiles.

Un des chefs-d'œuvre de cette collection n'est autre que la cape du soir Phoebus qui illustre à elle seule toute l’essence de la maison Schiaparelli : une épaisse étoffe de laine “Shocking pink”, le rose fuchsia signature de la créatrice, avec au dos du vêtement un visage auréolé de rayons dorés et argentés qui évoque un soleil souriant, minutieusement brodé grâce au savoir-faire exceptionnel de la maison Lesage.

L'autre pièce iconique est évidemment la veste Zodiaque : une coupe tailleur impeccable où les broderies incandescentes de cristaux, perles « caviar », lames de métal or et fils argent réalisées par Lesage viennent illuminer un fond bleu nuit. Soleil, lune, étoiles filantes et la constellation de la Grande Ourse forment un cosmos s’alignant sur les douze glyphes du zodiaque. Cette veste Zodiaque a été vendue aux enchères en 2013 pour la modique somme de 130 000 € .

L'Influence de l'Astrologie chez Christian Dior

La Maison de couture Dior a également une histoire passionnante et étroitement liée à l'astrologie.

Christian Dior lui-même était un fervent adepte des arts divinatoires, à tel point qu'il s'en remit à sa voyante préférée pour décider si oui ou non il devait lancer sa maison de couture. Heureusement qu'elle a vu juste !

« Le hasard vient toujours au secours des gens qui ont très envie de quelque chose », écrit-il dans ses mémoires.
Christian Dior a certainement hérité de sa grand-mère maternelle ce goût si prononcé pour les signes du destin, les prémonitions, les rêves. Il rencontre d’ailleurs sa première voyante en 1919, à l’âge de 14 ans. Dés lors, on lui prédit un avenir hors du commun : « Vous vous trouverez sans argent, mais les femmes vous seront bénéfiques et c’est par elles que vous réussirez. Vous en tirerez de gros profits et vous serez obligé de faire de nombreuses traversées. »

Les diseuses de bonne aventure l’accompagneront toute sa vie. L'une d'elles, Mme Delahaye, sa cartomancienne favorite, lui prédit sans relâche le retour de déportation de sa sœur cadette Catherine. Le présage aura raison des résignés, des pessimistes et du sort tragique de millions d’hommes et de femmes. Sa cadette, jeune résistante, est en effet libérée du camp de Ravensbrück au sortir de la guerre.

C'est grâce aux prédictions de cette femme mystérieuse qu'il décida de lancer sa maison de couture.
On raconte aussi que l'étoile, l’objet porte-bonheur de Christian Dior par excellence, est le signe qu’il attendait et qui croisa sa route un soir à la tombée de la nuit, le 18 avril 1946, rue du Faubourg-Saint-Honoré, lorsqu’il marche sur cet élément détaché d’une roue de voiture à cheval. C’est pour le couturier le présage qui lui permettra de répondre « oui » à monsieur Boussac pour l’ouverture d’une maison de couture à son nom. Monsieur Dior la gardera toute sa vie suspendue à un ruban dans son studio de création.

Comme un hommage à sa destinée hors du commun, les premières collections de la maison Christian Dior portent les noms de Bonne Étoile, Horoscope, Tour de cartes ou encore Cartomancienne et ainsi s'écrit l'histoire légendaire de la maison.

Maria Grazia Chuiri, à son arrivée chez Dior en 2016, puise dans ces archives mystiques dés son premier défilé, donnant vie notamment aux arcanes du tarot de Marseille et autres symboles astrologiques.

Gucci et l'Iconographie Mystique

En 2018, sous la direction artistique du styliste italien Alessandro Michele, Gucci enrôle l'actrice américaine iconique Tippi Hedren (Les Oiseaux) pour incarner l'ADN de sa nouvelle collection de joaillerie. Dans une atmosphère à la fois sombre et décalée, l'ex-muse d'Alfred Hitchcock joue le rôle d'une diseuse de bonne aventure.

L'Écho de l'Astrologie dans la Mode Actuelle

Telle une étoile filante, l'astrologie brille toujours dans la mode actuelle, puisant dans ce lien profond pour alimenter sa créativité. Certaines marques intègrent ces références avec une véritable sensibilité et authenticité, tandis que d'autres surfent simplement sur la vague lucrative de cette tendance.

Des surréalistes aux créations emblématiques de Schiaparelli, en passant par l'influence de l'astrologie chez Dior, Gucci et tant d'autres, l'histoire de la mode et de l'astrologie se révèle comme une fascination intemporelle. Tel un doux destin cosmique, les inspirations du passé continuent d'enlacer le présent, tissant ainsi une grande histoire d'amour inaltérable entre la mode et l'astrologie.